jeudi 28 février 2013

The Following: pas sûr de suivre...

Je reconnais que je ne publie pas beaucoup sur les nouveautés de cette année, mais j’ai du mal à m’enthousiasmer sur les projets de la saison. On m’a bien donné quelques idées des séries à suivre (Nashville, The Americans…) mais rien qui rappelle les évènements incontournables que pouvaient être les pilotes de Lost, Dexter ou The Walking Dead en leur temps. Un moment, j’ai cru que The Following pourrait faire le buzz cette année. Créée par Kevin Williamson (auteur de l’excellent Dawson’s Creek - si, si - et roi du slasher movie des années 90), interprétée par Kevin Bacon, la série partait à priori avec des avantages non négligeables sur le papier. Mais au vu du pilote diffusé en janvier sur la Fox, The Following doit encore sérieusement faire ses preuves, ce qui ne me parait gagné d’avance. J’ai envie d’y croire mais j'ai des doutes.
(Mini-spoilers dans ce qui suit, j’ai essayé de rester discret.)

Le début du pilote est ambitieux, violent, sanglant et intrigant. The Following raconte l’histoire d’un serial killer, Joe Carroll, qui s’évade de prison pour terminer son ouvrage resté inachevé, une dizaine d’années auparavant. Furieux contre Ryan Hardy, le flic qui l’a arrêté, frustré de ne pas avoir pu tuer sa dernière victime et à priori toujours fou amoureux de son ex-femme, le mec a tout pour être catalogué dans la catégorie "bombe à retardements". Mais en plus de tout ça, très rapidement, les flics se rendent compte que le bonhomme n’agit pas seul et qu’il a à ses côtés un certain nombre de "followers" (rien à voir avec Twitter) : des fanatiques prêts à l’aider pour aller au bout de son œuvre ! D’où le titre.

Voilà donc le postulat de base de la série : le FBI doit chopper un serial killer qui a tout prévu et qui s’est entouré d’admirateurs plus flippants que lui. Pourquoi pas. L’idée est séduisante, prometteuse et le pilote remplit parfaitement son rôle de lanceur d’intrigue et de présentateur de personnages. Certains rebondissements du pilote sont intéressants parce qu’un peu inattendus et quelques personnages secondaires sont vraiment bien trouvés (notamment celui de Maggie Grace*). Certaines scènes sont mêmes vraiment flippantes et on retrouve un peu les ambiances des films d’horreur de Williamson (Scream ou Souviens-toi, l’été dernier), avec ses bouh effects et ses déambulations sans fin dans des maisons vides.
Ce n’est donc pas au niveau des idées et de l’histoire que ce pilote pêche, de prime abord. Du moins pas encore. Et là, méfiance. J’attends de voir comment tout ça va évoluer, mais le coup du plan du méchant prévu de longue date qui va s’étirer sur un nombre incalculable d’épisodes, y a moyen que ça m’agace rapidement. Michael Scoffield m’avait déjà un poil énervé à avoir prévu tous les cas de figure possibles et imaginables pendant les deux premières saisons de Prison Break ; faudrait voir à ne pas recommencer ce genre de lourdeurs ! Merci d’avance.

Non, le gros souci de ce pilote (et du coup de la série) vient du manque de charisme des personnages. Je sais que je vais me faire des ennemis en écrivant ça, mais pour que Kevin Bacon soit intéressant, il faut lui donner des rôles un peu plus couillus que celui de Ryan Hardy. Accumulant les clichés de flic-à-la-retraite-alcoolique-antipathique-travaillant-seul-et-écrivant-de-livres, à aucun moment le personnage n’apparait comme un mec aimable, qu’on serait prêt à suivre pendant plusieurs saisons. Dommage.
James Purefoy, qui joue le tueur Carroll, n’est pas beaucoup mieux. Bien plus charismatique en Marc-Antoine dans les deux saisons de Rome, l’acteur peine un peu à donner de la subtilité à son personnage, forcément plus intéressant que le héros, car plus torturé, plus démoniaque et donc plus riche. Mais non, il reste assez monolithique, en mode "Je suis le méchant et je veux tuer la gentille". Re-dommage.
Résultat, là où on aurait dû avoir affaire à un choc de titans entre deux personnalités fortes et complexes, on se retrouve à des face-à-face un peu fades, moyennement excitants. Les scènes de rencontres entre les deux personnages ne sont pas les plus intéressantes du pilote. Et de loin. Re-re-dommage.
Je reconnais que tout ça est toujours moins pire que les scènes présentant les followers de Carroll. Je ne dirai rien pour ne pas dévoiler leurs identités mais putain, quelle bande de tête à claques ! Ils sont fades, ils sont chiants et je me vois mal me les coltiner longtemps. Mais j’ai comme le pressentiment que ça sera pourtant le cas.


Alors pourquoi continuer ? Parce que malgré tout, j’ai envie de savoir. C’est couillon, mais le côté "vous ne savez pas ce que je vous ai prévu, vous n’avez pas fini d’en baver, bande de petits flics tous pourris", ça éveille ma curiosité. Je prie pour que ce plan soit cohérent, intelligent et inattendu et j’espère fortement que la série nous emmènera très vite dans recoins surprenants. Il est également assez rare de voir une série d’un network national proposer un récit aussi noir, violent et parfois bien stressant (je n’étais pas hyper à l’aise dans la salle d’attente du commissariat).
Je vais donc laisser une chance à la série. En général, quand je dis ça, c’est pas bon signe… Bon, comme ça s’écharpe pas mal sur Twitter entre les pro et les anti, je vais essayer d’en voir plus pour me faire une idée. Mais pour vous faire une dernière confidence, j’ai déjà vu le deuxième épisode et ça n’engage rien de bon…

*Lost fan represents !

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