jeudi 13 février 2014

Crappy Valentine's Day !



Aaaah l’amooouuur… Le romantisme, les chandelles, les p’tits cœurs, le chocolat, les bons sentiments, la guimauve qui dégouline, les surnoms niais et les bisous qui collent… Eurk ! La Saint Valentin, c’est vraiment tout moisi. Non mais sérieux, c’est quoi ce besoin d’étaler son bonheur à la face du monde ?  Pourquoi les gens ont cette manie de vouloir se prouver ce jour-là qu’ils sont plus heureux que tous les autres ? Alors que franchement, entre nous, une bonne rupture, c’est quand même plus spectaculaire, non ? En tout cas, dans les séries télé, ça en jette. Et ça créé des moments cultes, parfois bien plus mémorables que certaines histoires d’amour qui durent. Florilège de scènes où des couples volent en éclat, pour notre plus grand plaisir :

Desperate Housewives (saison 2 épisode 6) : c’est ce qui s’appelle une belle douche froide. Alors que Susan plaisante avec sa mère en essayant la robe de mariée de cette dernière, elle reçoit la visite de son mec qui vient un poil péter l’ambiance. Faut dire que Mike vient d’apprendre que Susan a tout fait pour faire fuir son fils Zach. La sentence est irrévocable, comme dirait l’autre : Mike interrompt manu militari leur relation. S’en suit une scène déchirante où la pauvre Susan pleure, hurle, crie, court après Mike jusque dans la rue dans une robe de mariée qui n’est même pas la sienne et qui ne colle plus vraiment à l’ambiance. Mais Mike est intraitable (comme dirait l’autre) et laisse Susan s’effondrer littéralement au beau milieu de Wisteria Lane. Très belle performance de Teri Hatcher qui se casse la voix en hurlant son désespoir. Pour une fois Susan n’est pas pathétique, elle est touchante.



Friends (saison 3 épisode 16) : couple mythique de la télévision s’il en est, Ross et Rachel n’ont pas arrêté de rompre et de se remettre ensemble au cours des 10 saisons. Les engueulades ont été nombreuses et les vacheries multiples. Mais la rupture, la vraie, la seule, c’est celle qui intervient en milieu de saison 3, après seulement un an de relation. Au cours d’une pause demandée par Rachel, Ross faute avec une quasi-inconnue et Rachel l’apprend. Les trois quarts de l’épisode nous donne à voir un déchirement en belle et due forme, magnifiquement interprété par Aniston et Schwimmer. De cet épisode naitra le mythique « we were on a break », véritable mantra de Ross. Admirons au passage qu’avec la présence des quatre autres acolytes coincés dans la chambre de Monica, la rupture, si triste soit-elle du côté des intéressés, reste drôle pour les téléspectateurs. Du grand Friends.

Les Soprano (saison 4 épisode 13) : pendant 4 ans, Carmela Soprano est restée digne face aux nombreuses infidélités de son mari. Par intérêt mais sans doute aussi par peur de se retrouver seule, elle n’a jamais laissé ressortir sa jalousie. Et la pression est montée, petit à petit. Jusqu’à ce que la cocotte-minute explose dans cet épisode. Alors que Carmela a dû mettre fin à une relation pourtant très platonique avec un des employés de son mari, elle reçoit un appel de l’une des maitresses de celui-ci. Les époux Soprano nous livrent alors une des plus belles scènes de rupture de la télévision. Carmela et Tony hurlent, se tapent, pleurent, se déchirent. Dans un couple où le non-dit tient lieu de normalité depuis 4 ans, ça surprend un peu. Si on a déjà vu James Gandolfini s’énerver dans des épisodes précédents, pour Edie Falco, c’est un peu une première. Et il faut dire qu’elle excelle magistralement dans ce rôle de femme au foyer bafouée et hystérique.

Mad Men (saison 3 épisode 11) : à l’extrême inverse de Carmela Soprano, on trouve Betty Draper et son éternelle élégance. Le jour où elle découvre la vérité sur le passé de son mari en fouillant dans le bureau de celui-ci, elle reste calme et digne. C’est la cerise qui fait déborder le vase. Plutôt que de se laisser aller à la colère, elle confronte Don à ses mensonges avec les preuves qu’elle a trouvées, presque sans dire un mot. Même si cet épisode ne marque pas tout à fait la rupture entre Don et Betty, leur relation prend un sacré coup dans l’aile. Et voir Don acculé par Betty pour la première fois fait un peu froid dans le dos (et un peu plaisir aussi, je dois bien l’avouer).

Ally McBeal (saison 4 épisode 23): Aaaah, ce cher Larry, il en aura déçu des fans d’Ally. Avouons-le, on y a cru. On pensait qu’elle avait trouvé le bon. Et en plus, on l’aimait bien (le mec est pote avec Sting quand même !). Et puis finalement non. Larry choisit de rejoindre son fils à l’autre bout du pays, sans Ally. Bon, ça c’est la version officielle. La version officieuse, c’est que Robert Downey Jr traversait une zone de turbulence avec la justice américaine pour des petits problèmes de drogue et qu’il était dans l’incapacité légale de terminer le tournage de la série. Longtemps les producteurs ont espéré que le comédien pourrait rester, d’où un premier faux départ en milieu de saison, au cours duquel Larry laisse à Ally un bonhomme de neige d’adieu. Original mais déchirant. C’était malheureusement le premier pas vers une rupture inéluctable et définitive en fin de saison.

Sex And The City (saison 6 épisode 7): Carrie Bradshaw en a connu des ruptures amoureuses. Et pas qu’une seule. Big était assez fort dans cet art de la laisser en plan quand elle ne s’y attendait pas. Elle-même se défendait pas mal non plus : elle a quand même foutu Aidan à la porte au moment où il entamait des travaux dans leur nouveau chez-eux. Mais la rupture la plus mesquine de la série vient d’un personnage secondaire de la saison 6 : Burger, l’écrivain maudit, plaque Carrie par post-it interposé. Oui, par post-it. La grande grande classe ! Mais ça a donné un des épisodes les plus réussis de la saison dans lequel Carrie va passer ses nerfs sur les potes de Burger, fumer un pet en pleine rue pour se consoler et se faire embarquer par les flics à qui elle est obligée de raconter son malheur. Pauvre Carrie, rien ne lui aura été épargnée. Et nous, on rigole.


Bonus1 : Dawson (saison 3 épisode 23) : Joey quitte Dawson pour Pacey. Drame à Capeside. Bon en même temps, se faire jeter par Joey, il commence à avoir l’habitude le pépère. Donc ça n’est pas le plus intéressant. Non, le plus drôle dans cet épisode pour nous, fans cruels que nous sommes, est la gueule absolument mythique que James Van der Beek tire quand Joey s’en va. Cette grimace tellement improbable est même devenue le sujet d’un excellent sketch du site Funny or Die. Dawson ou l’art de nous faire rire avec un râteau.


Bonus 2 : Glee (saison 4 épisode 4, très justement appelé The Break Up) : globalement la série de Ryan Murphy aime bien jouer les drama queens. Mais là, il faut dire que la barre est placée assez haut. Pour faire toujours tout mieux que tout le monde, les scénaristes nous offrent non pas une, ni deux, ni trois, mais quatre ruptures simultanées dans un seul et même épisode. Autant vous dire que ça chiale sévère pendant 42 minutes. Et ça chante aussi, parce que c’est bien connu, quand on vient de se faire lourder, le refuge le plus sûr, c’est les chansons d’amour bien tristes.



Au vue de cette petite liste loin d’être exhaustive, je pense qu’on peut donc conclure que l’amour, c’est très surfait en somme. Et plutôt que de fêter la Saint Valentin, on devrait attendre patiemment la sainte Rita, patronne des causes désespérées. C’est beaucoup plus raccord avec la réalité des séries.

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