lundi 23 octobre 2017

Riverdale, archi-convenue



Lancée à la rentrée 2016 simultanément sur la CW et sur Netflix, Riverdale semble avoir profité de sa présence sur le fameux service de VOD. Et c'est la CW qui en récolte (en partie) les fruits puisque le retour de la saison 2 a battu des records d'audience sur le network. Par rapport au final de la saison 1, 2 fois plus de spectateurs étaient présents pour visionner le season premiere. Et depuis, devant ce mini phénomène, on m'a plusieurs fois demandé si la série valait le coup. Je vais donc donner mon avis sur la série. Alors, je le dis cash, j'ai pas aimé ; cet avis portera donc sur la petite dizaine d'épisodes que j'ai pu voir.


Riverdale est une adaptation d'un phénomène ultra populaire aux USA et quasi inconnu en France: les Archie Comics. Depuis les années 40, ces bandes dessinées suivent les aventures de Archie, un ado reconnaissable à sa rousseur, et sa bande de copains lycéens. Difficile de faire plus précis tant la BD a connu de déclinaisons de toute sorte au fil des décennies. Mais la base reste toujours la même: une demi-douzaine de personnages qui représente chacun une caste bien précise des lycées américains. Concept somme toute assez peu révolutionnaire.



Riverdale reprend les personnages de ces comics soapesques et les transpose dans une petite ville américaine. Pour (essayer de) pimenter le tout, les scénaristes y ajoutent dans le pilote la mort mystérieuse d'un des élèves les plus populaires du lycée. Sur cette trame policière de fond, tous les secrets de la ville ressurgissent : la disparition de la sœur de Betty, la BFF du héros ; le retour en ville de la (plus très) richissime Veronica ; ou les problèmes familiaux de Jughead, le (gentil) freak du lycée qui se retrouve à la rue. Bref, que des storylines certes vues et revues dans mille teenshows mais qui avaient de quoi  séduire.


Graphiquement, la série propose un ton très pop, très coloré qui rend hommage aux origines littéraires de cette adaptation. Les décors et les costumes allient le moderne au vintage: le diner traditionnel où les personnages viennent déguster des milk-shakes gargantuesques est truffé d'éclairages au néon qui lui confère un aspect presque futuriste. Les tenues quasi-traditionnelles des lycéens sont à la fois très naïves et très adultes, hyper sexualisant les comédiens qui les interprètent.
Justement, les comédiens sont peut-être la meilleure vitrine de la série: ils sont tous plastiquement parfaits. KJ Apa en tête. La bouille candide, les abdos saillants et la rousseur surnaturelle de l'interprète d'Archie sont autant d'atouts évidents pour la série. Il en va de même avec Lili Reinhart et Camilla Mendes, les actrices jouant respectivement Betty et Veronica, le yin et le yang de la féminité made in USA. Même les parents des ados sont des gravures de mode (le père d'Archie est interprété par Luke Perry - qui n'a pas spécialement révolutionné sa manière de jouer depuis Beverly Hills).
Bref, les persos sont beaux, le cadre est soigné, les histoires ont du potentiel; en un mot, la série parait sexy. On a envie d'aimer Riverdale. 

Sauf que non.

Dans les faits, les choses s'étiolent très rapidement. Au bout de 4 ou 5 épisodes, on se rend compte que sous ses airs de vouloir repenser le soap pour ado et éviter les clichés du genre, Riverdale plonge dedans la tête la première. Sous prétexte de vouloir tenir le spectateur en haleine, les histoires s'enchaînent à une vitesse irréaliste. On oublie presque le meurtre du pilote au profit d'autres mystères bien moins intéressants. J'en suis d’abord venu à imaginer des théories folles, à attendre des twists de fou pour expliquer la platitude des situations. Mais non. Le tout sonne creux, téléphoné, convenu. Une jolie bulle bien vide.

Côté personnages, ça ne suit pas non plus. Les amitiés se font et se défont en quelques jours sans que le spectateur parvienne à en suivre les tenants et les aboutissants. Les liens qui (dés)unissent par exemple Betty et Veronica sont incompréhensibles. 
Les adultes de la série prennent peu à peu autant de place que les ados avec des histoires de cœur à peine plus matures et des soucis financiers fluctuant d'un épisode à l'autre sans qu'on s'y intéresse vraiment.
Et même le beau Archie, héros au centre des intrigues qui change d'amoureuse tous les 3 matins, devient terriblement ennuyeux à force de perfection et de gentillesse. Consensuel avec chacun, boooooring avec tout le monde...



J'aurai tenu pendant quelques épisodes devant cette coquille vide. Jolie, hein. Mais vide. Et ma déception fut à la hauteur de mon emballement devant les deux premiers épisodes de la saison 1. Alors à moins que la saison 2 promette de révolutionner tout le concept (ce dont je doute), je ne replongerai pas dans Riverdale.